Tant que je resterai une épouse, je porterai un badge d’honneur, promesse du bonheur ultime ou mirage jamais atteint, mais qu’importe, tant que je resterai une épouse, ce sera assez pour qu’on oublie mon humanité.

Tant que je resterai une épouse ce sera assez pour que je me sente accomplie même si la réalité est tout autre. Que vaut l’estime de soi, l’accomplissement personnel, devant ce proclamé saint graal? Que vaut ma liberté d’agir, mon autonomie de pensée, être et respirer encore par soi-même devant ma plus grande mission vie, celle d’être une épouse?
Qu’importe si je ne touche jamais l’essence de qui je suis. Qu’importe si je disparais peu à peu derrière les attentes et injonctions de la société. Qu’importe si jamais je ne découvre ma voix. Qu’importe si ma santé mentale y passe. Être une épouse c’est tellement mieux que de rêver, aspirer, respirer.
J’aurai le devoir de rester une épouse tant qu’on ne m’aura pas battu à mort, tant que je n’aurai pas souffert la pire des humiliations. Aucun argument ne sera assez pour que je souhaite renoncer à ce statut. Il me faudra accepter que le pire l’emporte sur le meilleur. Être ou ne pas être, le choix est simple sous la lunette de cette société.
Tu te marieras, tu vivras heureuse et tu auras beaucoup d’enfants. Cet ainsi qu’on résume ma condition de femme, en une phrase… Qu’importe que je meure chaque jour pour faire vivre ce conte de fée ou cette horreur de fée pour qui l’identité souhaite exister au-delà.
Je serai une femme, seulement lorsque j’aurai appris à tout supporter. Car devenir femme, une vraie, c’est développer cette capacité incroyable à tolérer « la bullshit ». Je la porterai fièrement comme une seconde nature.
Ah qu’il faut du courage pour divorcer, divorcer des normes, divorcer des rôles, divorcer des réalités qui nous tiennent prisonnières. Ah qu’il faut du courage pour divorcer des attentes qui ne nous correspondent pas (ou plus) et laisser le jugement des autres glisser sur notre peau. Abandonner cette réalité qui n’existe que pour eux autres pour enfin créer la notre.
Ah qu’il faut du courage pour s’épouser, soi-même avant toute chose.
R-D
Toujours un plaisir de te lire R-D
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Merci Nelly.
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Très beaux mots et justes
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Merci Armelle.
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