Dans la tête d’une personne qui pense trop: Sur le mariage et le couple

Aujourd’hui je vous invite à me suivre dans une nouvelle réflexion autour du couple et du mariage.

Tout d’abord, je tiens à souligner que le point de vue que porte ma réflexion est celui d’une femme cis genre dans un couple hétéro. C’est aussi une réflexion qui n’a pas la prétention de refléter l’expérience, ni le point de vue de toutes les femmes et encore moins celui de l’ensemble couple hétéro. 

Aussi, pour certains, cette réflexion sera probablement perçue comme obsolète. Mais ceci est le reflet de là ou je me situe dans mon parcours de déconstruction. En effet, je me suis construite dans un environnement centré autour du mariage, aussi je vous prie d’être patient.e.s avec moi dans mon cheminement. 

Enfin, j’aime souvent préciser que mon blog est essentiellement un blog de réflexion et d’introspection. Je pars de mon expérience personnelle pour formuler des pistes de réflexions ou des conclusions qui n’engagent que moi. 

Dans ce processus, je suis ouverte bien sur ouverte à recevoir d’autres points de vue. Cela me permet de m’ajuster (ou de renforcer) mon point de vue au fur et à mesure que je reçois des informations complémentaires ou que je n’avais pas au préalable. 

J’écris aussi parce que j ‘ai une soif inaltérable de sens. J’ai besoin de trouver un sens aux choses que je peine à comprendre. L’écriture est un outil qui m’offre la possibilité d’organiser mes idées, comme une toile qui prend forme au fur et à mesure que je la tisse. 

Mon nom est Rachel-Diane, j’ai 37 ans et je suis divorcée.

Je me questionne sur le sens du couple et du mariage depuis ma tendre enfance que. J’ai aussi toujours eu une relation conflictuelle avec le concept même du mariage. Si bien que tout mon entourage avait intégré l’idée que : « je ne me marierai jamais ». 

Ceci est en partie parce que je peinais à trouver autour de moi, une femme sincèrement épanouie dans le mariage.  Le mariage se présentait à moi comme un espace d’exercice de pourvoir en faveur du plus malin/fort et ou le lieu de perte de ses libertés. 

J’ai aussi très tôt porté l’étiquette de rebelle à une époque où ce n’était ni « cool » ni à la mode d’être une femme rebelle ou d’avoir une épouse qui l’est.

Ces deux éléments mis ensemble, faisait que dans un sens ou dans l’autre, mes chances de me marier était faible. 

Alors me direz-vous, comment ça se fait qu’en fin de compte, je me suis-je retrouvée mariée. ?

Pour être honnête j’avais été surprise par la demande en mariage de mon ex-époux, si surprise que j’ai dû lui demander trois fois successives s’il était sérieux. Et malgré ses trois réponses affirmatives, je me suis perdue un moment dans mes pensées à me demander pourquoi quelqu’un voudrait-il m’épouser, jusqu’à ce qu’il me ramène à l’instant présent en me demandant : « alors, c’est un oui ? » 

J’ai dit oui… 

Pendant notre processus de divorce, je me suis souvent questionné sur le pourquoi au fait j’avais dit-oui ? Pas nécessairement parce que je pense que j’avais fait erreur. Nous avons eu nos moments de bonheur et de magnifiques enfants pour me rappeler que malgré notre divorce contentieux, tout n’a pas toujours été sombre.

Une part de moi j’imagine devais se sentir flattée qu’on me choisisse pour femme malgré tout. Comme une validation de ma normalité, pour qui s’est toujours sentie en déphasage dans son rôle de femme et les attentes que porte la société vis-à-vis de ce rôle. 

Plus tard, je me suis rendue malheureuse à reproduire tous ces rôles traditionnels sans trop comprendre comment, ni pourquoi. Par automatisme, je présume. Et lorsque cela est remonté à ma conscience, entre autres choses, pour nous il était trop tard…

Pourquoi me suis-je mariée ?

Si je reconnais qu’à l’époque, je n’aurai pas été capable d’une telle réflexion. Voici des questions qui auraient pu m’aider à mieux peser et peut-être orienter ma décision. 

Et si ? :

  • Et si j’avais connu des mariages heureux en grandissant, aurais-je eu la même perception du mariage ?
  • Et si je pouvais réinventer le couple ? Donner un sens au mariage qui me sied, m’y opposerais-je toujours autant ?
  • Et si le couple pouvait exister heureux et sécure dans un autre cadre que celui du mariage ressentirions nous toujours cette pression du mariage ?
  • Et si la femme pouvait se construire et exister pleinement elle, pleinement épanouie et sa singularité célébrée, ressentirait-elle tant le besoin de se sentir choisi ?
  • Et je trouvais un partenaire qui partage mes valeurs d’égalité et d’épanouissement, le le couple ou le mariage serait-il toujours lieu de l’exercice du pouvoir et de perte de ma liberté ?
  • Suis-je prête pour cela ? Et si oui, quels sont mes préalables, quels sont mes prérequis ?

La réalité a cette drôle de façon de s’imposer à nous, et de nous ramener à l’ordre. Mais la vie heureusement, nous offre toujours l’opportunité d’apprendre de nos expériences et avec qu’elles de grandir ou de se réinventer.

Ces dernières années j’ai eu l’opportunité de réfléchir, de questionner les normes, de sortir des sentiers battus pour comprendre, poser des mots afin de trouver ce que le couple et le mariage veulent dire pour moi. Quel sens est-ce que j’entends leurs donner, dans un effort conscient de déconstruction et au-delà des filtres que j’ai intégrés ? Alors comment est-ce que je définis le couple aujourd’hui ? Comment je comprends le mariage ? Voici un début de réponse :

Le couple pour moi est un engagement envers l’autre, le choix de cheminer ensemble, guidé par la romance, l’intégrité, le respect mutuel, la confiance, le fait de se vouloir fondamentalement du bien et l’élégance de se laisser libre de se quitter lorsque le couple ne nous sert plus ou devient une entrave à notre développement ou épanouissement personnel.

Le mariage à mes yeux est l’un des cadres dans lequel le couple peut évoluer. Le mariage est aussi l’engagement du couple devant l’État, la société. Il a des implications juridiques ou soumet le couple à certaines obligations.

L’un des avantages du mariage, est qu’il offre pour le/la conjoint/e des droits en lien avec certaines décisions et des protections juridiques en cas de décès. En théorie, le mariage, devrait garantir la protection, l’équité et la balance de pouvoir pendant et au moment du divorce ou au minimum, une rupture plus encadrée.

À l’époque où les femmes étaient sous la tutelle de leur père ou de leur époux et n’étaient guère considérées comme des citoyens à part entière, le mariage, lorsqu’on avait la chance de tomber sur le bon, pouvait présenter plusieurs avantages :

  •  Économiques : (1) Possibilité de travailler et d’avoir un compte en banque sous la permission de son époux.  Il offrait aussi pour la femme plus d’accès aux moyens financiers pour qui tombait sur un époux généreux ou avait la chance d’hériter d’un patrimoine après son décès. 
  • Obtenir le statut social qu’offrait le mariage ou une augmentation de son statut social par le mariage
  • Une meilleure protection du conjoint survivant en cas de décès de l’autre

Si aujourd’hui on est loin de l’égalité homme femme, les femmes peuvent désormais accéder à un statut par elle-même et peuvent, non sans obstacles, acquérir une autonomie financière. 

Certains avantages qu’offraient le mariage autrefois, ne s’appliquent plus dans la société moderne. Et si l’on sait que certaines modalités et protections peuvent s’acquérir par le billet d’un testament ou par procuration, je me pose la question de la nécessité du mariage pour moi aujourd’hui.

Contradiction et conditionnements.

Je me suis souvent demandé pourquoi l’idée du mariage semble rester si présente dans mon esprit malgré que fondamentalement, je ne crois ni en sa nécessité, ni au sens qu’il porte pour moi dans mon contexte actuel ? 

Je comprends qu’en partie, ceci est lié à la promesse que porte le mariage. Cette promesse qui veut qu’il offre de l’apaisement pour qui doute du sérieux de l’engagement de son partenaire si ce n’est par le mariage. Mais quand on y pense, au fond le mariage garantit-il vraiment le sérieux, offre-t-il vraiment de l’apaisement ou empêche-t-il la séparation ? Un autre débat pour un autre jour. 

Le mariage et l’autorité de l’État

Une de mes résistances vis-à-vis du mariage vient du fait de l’autorité de l’État bien trop importante à mon gout. J’ai du mal avec le pouvoir qu’à l’État sur le couple. 

Ceci dit, pour ne pas être de mauvaise fois, j’ai été bien heureuse qu’il m’est offert un cadre pour mon divorce. Mais cela vient justement affirmer un de mes points précédents : on a besoin de ce cadre lorsqu’ il y a déjà une faille à l’origine du couple. 

J’ai du mal avec l’ingérence de l’État dans le couple, car je trouve qu’il offre un cadre singulier et limité pour le mariage. Ce cadre n’intègre pas la complexité des personnes et n’offre la légitimité (légale et parfois sociétale) qu’aux modèles traditionnels de relation. Ce cadre pour moi limite l’argentinité du couple ou des relations à s’auto définir ou à adopter des modalités légales propre à leur singularité. 

Il y a aussi son approche cartésienne dans la dynamique du couple et la séparation, quand on sait que les rapports humains sont bien plus complexes que cela et qu’il est important de leur appliquer d’autres dimensions, surtout lorsqu’on a une autorité sur ces relations. 

Entre choix et obligations

Parce que le mariage pour moi est si ancré dans le besoin de sécurité et de protection, il s’oppose au sens que moi je donne au couple. Le couple pour moi est intrinsèquement lié à la notion de confiance et au sentiment de sécurité. 

Je me dis, si j’ai besoin d’un cadre ou d’une protection légale pour m’assurer du respect et l’équité au sein de mon couple, devrais-je vraiment épouser cette personne ?

S’il me faut le cadre du mariage pour me garantir d’être bien traité, particulièrement lorsque la romance n’est plus, cela est d’avantage un problème de valeur et d’intégrité personnelle. Et encore pour cela, est-ce vraiment le bon choix de son partenaire pour moi ?

De la même manière, si ces valeurs sont déjà présentées au sein du couple, Si j’ai confiance, me sens respectée et protégée, alors pourquoi aurais-je besoin de me marier ?  Pour sa symbolique ? par automatisme ? par complaisance, par obligation ou du fait de la pression sociétale ?

Les vœux du mariage traditionnels disent : « jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Mais dans ma vision du couple, je veux pouvoir laisser mon conjoint libre de me quitter si le couple pour lui devient nous une entrave à son l’accomplissement de soi. 

Idéaliste ? Certains me diraient, mais tant de nos réalités aujourd’hui ont commencées par des idées d’autrefois que certains ont eu l’audace de mettre en action.

C’est ici que je me situe dans mes réflexions pour le moment. Je suis curieuse de savoir où vous en êtes sur votre cheminement, quelles sont vos réflexions sur la question ?

R-D

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